L’explosion de l’usage des catégories psychologiques et psychiatriques par les individus est devenue aujourd’hui un lieu commun, non seulement pour les chercheuses et chercheurs en sciences sociales, mais même plus généralement dans l’espace public. Ces catégories, désignées tour à tour comme pathologies, symptômes, pseudo-diagnostics, fonctionnements neuroatypiques, ou simple traits de personnalité, circulent dans l’espace social par différents canaux et selon diverses logiques. Elles font l’objet de prises de position parfois contradictoires, entre celles et ceux qui ne voient en elles qu’un symptôme de la médicalisation à outrance de la vie psychique et émotionnelle des individus, et celles et ceux qui insistent au contraire sur la nécessité de les investir positivement, notamment pour la libération qu’elles procurent en termes de dé-stigmatisation et de compréhension de soi. Ce constat est en outre redoublé par l’importance croissante prise aujourd’hui par les problématiques de santé mentale et la reconnaissance de celle-ci comme un véritable problème de santé publique, notamment chez les jeunes. Ce carnet a vocation à faire travailler ces deux constats à partir des ressources et des outils des sciences sociales, en proposant des billets de recherche, des notes de lectures, des réflexions sur l’actualité et des notices bibliographiques et méthodologiques. S’appuyant sur des recherches doctorales en cours, ce carnet a pour objectif de créer un espace de réflexion et de discussion ouvert et destiné à la fois aux acteur·ice·s du champ des sciences sociales (étudiant·e·s, jeunes chercheur·se·s, chercheur·se·s), mais aussi à toute personne intéressée par ces questions.